Illusion of Time

« Oh non il va encore nous faire un roman… »

Et bien oui jeune et élégant bipède, je vous parlerai aujourd’hui d’un jeu, que dis-je d’une aventure merveilleuse, de celles qui vous changent après l’avoir vécu.
Je dirais en pesant mes mots, que si les thèmes du voyage, de l’aventure et de l’amitié étaient le crédo d’un certain Final Fantasy 7 sur PsOne, son homologue sur Snes était bel et bien Illusion of Time.

« Oui mais et Secret of Mana alors ! C’est de l’aventure, on voyage et y’a des amis et… »  [bruit de coup de pelle]

“Tu vois bien qu’il y avait de la place pour deux sur cette planche Rose…”

Justement non ! Illusion of Time a suffisamment souffert de la sortie de Secret of Mana, on va arrêter de parler de lui, aujourd’hui ça suffit.

Illusion of Gaïa ? Time ? les deux ?

Hmmm ce titre a quand même plus de gueule y’a pas à dire.

Je me dois de vous prévenir, ce jeu possède de multiples versions.
Et je ne parlerai surtout de la VF, déjà parce que c’est celle que j’ai poncé pendant des mois entiers quand j’étais môme.
Puis surtout parce que le boulot de traduction n’a pas été fait à la hache comme pour Ken le survivant (Hokuto no ken pour les puristes).
Non, il a été fait de manière intelligente.

Si je n’aime pas trop la version en anglais, c’est que bon nombre d’éléments religieux ont été retiré du jeu (l’église du début de jeu est une école, le crucifix est retiré, à l’inverse dans la VF on a le droit à la tour Pandémone au lieu de la tour de Babel).
Mais aussi le fait que des éléments jugés trop sombres sont tout bonnement retirés.
Ou décrits de manière plus soft.
Autour du temple d’Angkor Vat, vous tomberez sur des cannibales ayant mangé des personnes de leur propre tribu tellement ils mourraient de faim, en ayant gardé les squelettes de leurs amis dévorés près de leur village…

Illusion of Time?

“Bon d’accord notre titre est pas mal, mais quel rapport avec le temps dans le jeu hein?”

Je vous conseille donc la VF, même si certains éléments de la VO sont très bons aussi.

A ce titre, les prénoms des quatre amis sont francisés (Paul = Will, Luc = Lance, Éric = Erik, Jonas = Seth, tiens tiens tiens… mais ça fait très biblique tout ça).
Et on a de nombreuses références pour les personnages important : Chrysaor (fils de Poséidon et de la Méduse), Mentor de Rhodes (un stratège Grec), Edgar Degas (dans son propre rôle bien qu’un peu creepy), Kafka & Menuhin, Cléopâtre, Nosfé & Ratu (le couple de vampire), Hamlet, Harpie, et bien d’autres…

“La traduction est vraiment bien fait, bon par contre Gaïa pour tes tentacules on a rien pu faire…”

Cela étant dit en ayant fait des recherches sur les nombreuses différences, je me suis aperçu que le scénario était explicité d’une meilleure manière dans la VO.
Disons que le “lost in translation” doit en être responsable.

L’Histoire…

Si vous restez un moment sur l’écran titre (je n’ai jamais eu la patience de le faire et j’ai donc appris des choses en faisant cet article).

“The world is in an age of exploration, looking for new lands, man uncovered the relics of ancient cultures. As time passed, many legends began to surface. A legend from each ruin, a legend from each culture… Various relics were found in the ruins. One of the legends told of strange statues, in the shapes of spirits. What was a spirit to ancient people… ? The ruins don’t tell us. People who entered the ruins searching for wealth, went in, and were never seen again. Some said there were traps to protect the treasure, others said it was a curse. No one thought these ruins would bring about disaster…”

Et notre bonne vieille version VF :

Le monde entrait dans une phase d’exploration, à la recherche de nouveaux pays, l’homme découvrit les vestiges de cultures anciennes. Peu à peu, maintes légendes firent surface. Pour chaque ruine une légende. Pour chaque culture une légende… Les ruines révélèrent des vestiges divers. Une des légendes narrait l’existence de statues mystérieuses revêtant la forme d’esprits. Ce qu’un esprit représentait pour les peuples anciens… ? Les ruines restent muettes. Ceux qui entrèrent dans les ruines à la recherche de trésors, disparurent à tout jamais. Certains parlent de pièges protégeant les trésors, d’autres disent qu’un sort les préservait. Qui aurait cru que ces ruines seraient le détonateur de grands malheurs ?

Ah zut ! J’oubliais…

Le scénario : Mariko Ōhara, Masaya Hashimoto et Tomoyoshi Miyazaki (des romanciers de talent !).

Le charadesign : Moto Hagio (un mangaka qui a prêté son crayon pour l’occasion)

La musique : Yasuhiro Kawasaki.

L’aventure est celle de Paul, un ado de Cap Sud, un village côtier.

Ce dernier souhaite devenir un explorateur pour parcourir le monde et également retrouver son père.
Ce dernier est parti en expédition avec Paul, mais tous les membres de l’expédition disparurent mystérieusement.

Seul Paul, alors enfant, réussit, on ne sait pas trop comment, à survivre, et surtout à regagner sa ville natale, sans le moindre souvenir.
La seule chose qu’il garde de ce périlleux voyage est la flûte de son père.

“Au Japon ce boss n’était qu’un piaf, chez nous il tiens plus d’un dieu mésopotamien, étonnant non ?”

Après une présentation de la bande de copains, avec les archétypes que l’on retrouve dans les films des années 90 (et même plus récemment avec stranger things)

Nous avons donc Luc l’impulsif, Éric le peureux, Jonas l’intello et évidemment Paul le héros.
Après une brève présentation donc, et avec un genre de tutoriel pour présenter les capacités innées de notre héros, nous sommes plongés dans une histoire qui ne connaîtra que quelques rares ralentissements. Et quand bien même l’histoire se fige (la cellule, le radeau, Dao) cela permet de creuser un peu plus en profondeur les ramifications de l’histoire, ou de faire évoluer les mentalités des personnages.

Très succinctement : La princesse Flora, qui a fui le château avec son cochon Hamlet, ont décidé de se cacher dans la maison des grands-parents de Paul. Les gardes ramènent l’effrontée au château qui se trouve un peu plus au nord. Paul est également convoqué par le Roi et doit donner la bague Azur à ce dernier. Le seul hic c’est que Paul n’a pas la bague.

Il est donc jeté dans un cachot et entends une voix familière, celle de son père qui le somme de parcourir les ruines du monde, afin de protéger l’humanité tout entière, il devra donc retrouver six statues hexade afin de sauver ce monde d’une menace mortelle.

“Les statues Hexades, la collection est aussi dure à compléter que certains jouets Kinder!”

A la recherche des statues Hexades!

Sur sa route, il fera la connaissance de Lily, une jeune femme Itorienne bien mystérieuse.
Et il reverra Nico, son cousin inventeur, et fera le tour de la planète…

Et ce afin de contrer la comète, entité cosmique revenant par cycle près de la Terre.
Cette dernière baigne dans la lumière de la comète et voit son évolution perturbée par celle-ci.

Bien plus tard dans le jeu on apprendra que la comète est une arme utilisée lors d’une précédente guerre, et qu’en utilisant la lumière de cette dernière, on peut « forcer » l’évolution, mais le caractère cyclique du passage de la comète fait que l’humanité est quasiment reset, et que l’évolution normale de la planète ne peut avoir lieu, il s’agit donc de sauver le monde, mais d’assurer un futur stable.

Indiana Jones? Nathan Drake? Des rigolos oui!

Alors en plus de vous balader de villes en villages, vous aller affronter des boss dans certaines des ruines les plus célèbres de notre monde.
Du machu pichu en passant par les lignes de nazca, le continent englouti de Mu, la grande muraille, la pyramide puis la tour de Babel.

“Le saut en parachute, c’est pour les nuls ! Paul lui saute sur les avions en contre-bas!”

Pas beaucoup de boss en somme : Orcus, Harpie, Nosfé & Ratu, le Centipède, Cléopâtre. Une fois dans le dernier donjon, nous avons droit à un grand classique : un boss rush sans point de sauvegarde entre eux, où l’on doit enchaîner une version un peu plus colorée que ceux qu’on a déjà occis par le passé. Avant d’affronter la menace ultime, et sa seconde forme.

Le scénario prend vraiment le temps de développer chaque intrigue, et chaque personnage évolue vraiment de manière plaisante (bien qu’un peu prévisible). Cependant, ils sont attachants et elle permet de laisser libre court à son imagination, et je le regarde sans doute avec nostalgie car je l’ai fait étant môme.

Anecdote : les géoglyphes de Nazca (notamment celui du condor) sont également visibles dans le jeu Actraiser (un autre jeu Quintet) l’autre point en commun étant le boss rush…

“Avouez, vous avez toujours fait la course sur ces couloirs… ?”

Une trilogie? 3 héros?

Illusion of Time est le second opus d’une trilogie de jeu, enfin plus ou moins car hormis différents points de l’histoire rien d’autre ne relie CLAIREMENT les jeux les uns aux autres (et le fait que chacun ait un nom différent n’aide pas).

Nous avons donc Soulbladder (Soulblazzer), Illusion of Time (Illusion of Gaïa), et Terranigma, trois histoires, mais dans ces trois jeux des thèmes sérieux abordés (j’y reviendrai).
Dans Illusion of Time, notre héros sera capable de rentrer dans l’abri de Gaïa (Dark space en Vo) qui en plus de nous permettre de converser avec la terre mère, vous permettra « parfois » de vous transformer, ou bien d’obtenir de nouveaux pouvoirs.

“La photo de famille, ici c’est Tonton Chrysaor, là c’est tata Gaïa, et puis y’a grand-mère Liquéfia.”

Présentation du trio

Paul sera plus agile, plus rapide, capable de faire des glissades pour franchir certains obstacles.
Ou de faire une toupie de son corps pour remonter les pentes glissantes (comment ça ne veut rien dire ? Je ne lis que la notice hein !).

Chrysaor (Freedan) le chevalier noir armé d’une épée d’or sera plus tanky, un peu bourrin et ayant une réelle allonge avec son arme, aura plus des sorts d’attaque à sa disposition.

Liquéfia (Shadow qui est faite à partir de la lumière d’une comète) le guerrier ultime, qui fera le max de dégâts. C’est une entité que je pensais faite d’eau, mais qui serai plus un genre d’élémentaire de lumière en fait.
Avec un visage aux traits féminins, ayant la possibilité de se transformer en flaque (de façon à s’infiltrer aux étages inférieurs, ou simplement pour esquiver une grosse attaque).

Le fait que les points de sauvegarde du jeu proposent des transformations dans certaines parties des donjons, ou que vous deviez faire des aller retours pour utiliser les compétences d’une de vos formes avant de progresser dans une forme différente peut rebuter, cependant cela permet de mettre en place des énigmes un brin plus complexes que celles que nous pouvions avoir dans un Zelda de l’époque sur snes.

Les frustrations d’un gamin de 12 ans sur Illusion of Time

Anecdote : Quand vous tuez un certain nombre d’ennemis, vous obtenez des bonus, et parfois le fait de dégommer plusieurs ennemis d’un tableau vous permettra de déblayer un passage (on sent l’influence de soul blazer qui fonctionnait exactement ainsi), mais la chose que je ne savais pas lors de ma première ma partie c’est qu’il fallait tuer TOUS les monstres, car dans le cas contraire, nous n’obtenions pas les bonus de pv, att et déf, n’ayant pas de système de leveling c’est la seule façon de pex. Seulement voilà, quand vous n’aviez pas tous les points donnés par les créatures, vous vous retrouverez très vite face à une Cléopatra qui vous retirera la moitié de votre barre d’énergie à chaque fois qu’elle vous touchera… Frustrant pour un gamin de 12 ans…

Une bien sombre histoire et pourtant si colorée.

C’est bien ça qui est marquant, outre le voyage, les rencontres, les amours, les séparations, les combats, et les échecs.
C’est surtout l’humanité qui est critiqué dans certains de ses choix dans ce jeu. Autant nous pouvons nous émerveiller devant certaines villes, dont les arbres aux pétales de fleurs virevoltants dans le vent montrent un aspect quasi-merveilleux. Autant quand on y regarde de plus près, derrières les belles avenues aux aspects de cités modèles, cachent la fange de la médiocrité humaine, les marchands d’esclave, le travail forcé des enfants, la mort omniprésente rends ce jeu à l’aspect « gentil » presque enfantin dans certains de ses graphismes, à des thèmes durs, et appellent à une certaine réflexion.

“Ah le printemps, la nature se réveille, les oiseaux reviennent, on crame des mecs…”

Dans la version française (donc non édulcorée si vous avez bien suivi) on met le joueur devant ces questions. De parler à un enfant esclave dans une mine qui dit tout de go : « tu aurais pu être à ma place, enchainé, tout n’est qu’une question de circonstances. ».

L’humanité est égoïste et destructrice aussi souvent qu’elle est altruiste et hospitalière comme le dit Satanos dans une vidéo traduisant l’analyse de John Friscia.

“Le quartier est vraiment mal famé, c’est pas ce que M. Plaza nous avait dit!”

Nous avons régulièrement à cœur de défendre les causes nobles, en tant que héros c’est bien logique non ? Et pourtant pour avoir un des 50 rubis de feu, on est contraint de dénoncer un enfant esclave s’étant échapper aux esclavagistes qui le poursuivaient…

Et c’est cette dualité qui est mise en avant.

Un boss peut en cacher un autre

Anecdote : le boss caché du jeu n’est autre que le premier boss du jeu Soul Blazer, d’ailleurs il le dit en intro avant son fight : il a été battu par l’envoyé des cieux dans Soul Blazer, et son essence s’est dispersé à travers les 50 rubis qui se sont perdus à travers le monde. Et qu’il a mis en place le travail forcé, l’esclavage et toutes les abominations vues à travers le monde pour retrouver plus rapidement les 50 rubis, et donc sa puissance. Cependant, n’ayant pas fait ce boss étant môme (faute d’avoir eu le guide qui était normalement fourni avec la cartouche et qui révélait les 50 positions des rubis). J’ai gardé à l’esprit que le monde était pourri et que ça ne venait pas d’une créature avide de retrouver ses pouvoirs. Mais juste parce que l’être humain est aussi bon que mauvais…

Ikki du Phenix!

Autre point intéressant, dans les différents rpg de Quintet, on  a une constante : celle que le boss final ne peut résister à l’attaque finale : LE PHENIX.
Mais aussi au fait que le héros devient amnésique, sans doute pour pouvoir vivre pleinement sa vie sans avoir en tête les visions abominables des pires comportement de l’être humain qu’il a pu constater durant son périple.
Les fins de ces jeux sont sans doute très proches, mais voilà chacun à sa manière nous fait voyager.
Et les thèmes abordés bien qu’adulte, et parfois un peu trop sombre, font prendre conscience du hasard de l’existence.
Ainsi que les multitudes de chance que nous avons eu dans notre existence par rapport à un autre.

“Par l’illusion du Phéniiiiiiiiiiiix!”

Les mauvaises langues diront que ce ne sont que des copier-coller avec un graphisme plus soigné à mesure qu’on avance dans les opus. Mais la morale de cette histoire appartient à chacun de vous, je ne vous dirais pas quoi penser de ces fins (aussi bien celle de Soul Blazer, Illusion of Time ou même Terranigma), ça mes braves c’est à vous de vous faire une idée.

“See you Space Cowboy!”

Je remercie d’ailleurs l’auteur de l’article que j’ai mis en lien ci-dessus, car sans lui je n’aurai pas réussi à trouver des images du jeu aussi soignées.

𝗦𝘂𝗶𝘃𝗲𝘇 𝗺𝗼𝗶 𝘀𝘂𝗿 𝗺𝗲𝘀 𝗿𝗲́𝘀𝗲𝗮𝘂𝘅 𝘀𝗼𝗰𝗶𝗮𝘂𝘅 𝗹𝗲𝘀 𝗞𝘂𝗽𝗼𝘀! 𝗦𝗶𝗻𝗼𝗻, 𝗰𝗲 𝘀𝗲𝗿𝗮 𝘁𝗰𝗵𝗶-𝘁𝗰𝗵𝗶 (𝗽𝘂𝗶𝘀 𝗹𝗮 𝗺𝗼𝗿𝘁)!

8 commentaires sur “Illusion of Time

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  1. Merci pour cet article. Ca me plonge des années en arrière. Qu’est-ce qu’on a pu y passer comme heures sur ce jeu et les autres (sauf Soulblazer) avec mon frère et le début d’une longue histoire d’amour avec les JRPG. De super jeux.

    1. Ah ravi d’avoir pu ranimer des vieux souvenirs (du moment qu’ils soient plaisants !)
      Soulblazer est aussi un très bon Rpg :p

  2. Ah ben tu vois, je ne connaissais absolument pas ce jeu et le fait que Secret of Mana l’ai éclipsé doit être la raison ! Il a l’air pas mal franchement. J’ai l’impression que tu as pas mal ragé dessus non ? x)

    1. En fait lors de la première game, oui j’ai ragé comme pas possible car le boss de la pyramide me tuait en deux coups, et c’est dans la cour de récré à l’époque qu’un ami m’avait dit de “tout clean” pour pouvoir survivre et progresser plus facilement (les vampires et Cléopatre m’ont vraiment fait péter un cable).
      Et oui y’a malheureusement plein de jeux qui ont été éclipsés par des gros block busters, ça n’enlève rien à la qualité du jeu, et faut vraiment le faire une fois dans sa vie. C’est le genre de jeu qui marque, mais alors qui marque sévère !

      1. Je ne peux que te comprendre, c’était pareil contre Adel dans FF8, j’avais un pote qui était un fan de FF et m’avait dit comment le battre x)

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par Anders Noren.

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