Le Conte des Flammes écarlates – Prologue – Fanfiction sur Signora de Genshin Impact
Rostam et Rosalyne se retrouvèrent régulièrement dans la bibliothèque à compter de ce jour. Si la plupart du temps, le jeune homme la rejoignait pour réaliser de nouvelles traductions, il lui arrivait de plus en plus souvent de venir pour l’aider dans ses études. Il se trouvait en effet qu’il avait une excellente éducation.
Et la jeune femme appréciait beaucoup de bénéficier de son aide. Après quelques semaines, une grande amitié se forma entre les deux jeunes gens, qui devinrent presque inséparables. Il n’était pas rare de les retrouver ensemble à la bibliothèque, ou déjeunant ensemble au Bon Chasseur, si bien que les habitants de Mondstadt commençaient à spéculer sur une potentielle relation (certains avaient même commencé à prendre les paris, et une jolie somme de dix-mille moras était en jeu ; un jeune barde habillé en vert avait même clamé haut et fort qu’avec une telle somme, il viderait sans doute les tavernes de la ville de leur vin de pissenlit, et qu’il avait mis en jeu tous ses gains de la semaine, sûr de sa victoire).
Malgré les commérages (qui bien que les jeunes gens l’ignoraient encore, avaient un fond de vérité), Rosalyne et Rostam restaient concentrés sur leurs tâches respectives. Après de longs mois à étudier seule ou avec son ami Chevalier, l’heure de passer l’examen arriva enfin. La peur d’échouer prenait la jeune femme au corps.
Et le jeune homme retrouva bien souvent cette dernière endormie au milieu des livres dans les dernières semaines avant la date fatidique. Mais elle était prête : Rostam, Alma et même Otto le lui avaient assuré des dizaines de fois ; quant à sa mère, elle n’avait cessé d’écrire des lettres pour rassurer sa progéniture.
L’examinatrice qui arriva à Mondstadt ce jour là était une femme grande, aux cheveux grisonnants et à l’air pincé. Son aspect squelettique n’avait rien pour rassurer l’étudiante, et son ton autoritaire lui inspira immédiatement de la crainte. L’examen se déroula en deux parties : la première, écrite, comportait un questionnaire sur les différentes légendes de Teyvat ainsi qu’une rédaction portant sur l’Archon Anemo ; la seconde partie était un interrogatoire – du moins c’était l’impression qu’elle en avait eu – portant sur les motivations de la jeune femme et sur la thèse qu’elle souhaiterait effectuer en cas de réussite à l’examen d’admission. Ces épreuves passées et enfin libérée, Rosalyne se rendit à la cathédrale. C’est assise sur l’un des bancs du lieu sacré que Rostam la retrouva le soir venu.
Si ce n’était pour la lumière des quelques bougies qui illuminaient l’imposante nef, le chevalier aurait pu croire que la cathédrale était vide. Mais il aperçut le reflet des cheveux de Rosalyne au loin, et il la rejoignit silencieusement. La jeune femme était en train de prier sans un bruit, demandant sans doute à Barbatos ou quelconque autre Archon d’intercéder en sa faveur. Rostam enlaça son amie sans un bruit.
Et celle-ci se logea dans le creux de ses bras avec le même mutisme. Après quelques minutes, le jeune homme se risqua à poser la question qu’il avait sur le bout des lèvres depuis son arrivée auprès de la jeune femme :
« Est-ce que… tout s’est bien passé ?
— Je ne sais pas, soupira-t-elle après quelques instants de réflexion. Elle n’a rien dit pendant toute la durée de l’examen, mais à son visage, j’ai bien vu que quelque chose ne lui plaisait pas…
— Peut-être qu’elle tentait de te faire perdre pied ? Tu sais, certains examinateurs s’amusent à déstabiliser les étudiants qu’ils interrogent.
— Et dans quel but ? Pousser à l’erreur ? répondit-elle, irritée.
— Et bien, pour tester la gestion du stress par exemple. L’Académie est réputée pour avoir un cursus particulièrement long et complexe. Et peut-être qu’ils veulent s’assurer que les personnes qui y entrent seront capables de tenir face à l’énorme pression que cela impose.
Après avoir médité quelques secondes les mots de sont amis, Rosalyne conclut :
— Oui… tu as peut-être raison… »
Ils restèrent ainsi pendant encore une heure, avant que Rostam ne propose enfin de raccompagner la jeune femme chez elle. Alors qu’il allait repartir, Alma – qui avait noté l’heure tardive, en plus d’avoir elle aussi parié sur leurs amours naissantes – proposa au jeune homme de rester dîner et même de passer la nuit chez elle (une deuxième chambre, située en face de celle de Rosalyne, était libre). Elle insista tant que le chevalier dut se résoudre à accepter son offre. Après un repas léger mais néanmoins délicieux et ponctué de rires, l’heure d’aller se coucher arriva enfin. Alors qu’il se préparait à se coucher, de petits coups retentirent.
Lorsqu’il ouvrit la porte, Rosalyne se trouvait là, déjà habillé d’une élégante chemise de nuit aux différentes nuances de bleu. Une bouffée de chaleur l’envahit, mais son entraînement et sa position au sein de l’Ordre aidant, il sut masquer sa surprise et garder le contrôle de ses émotions. La jeune femme, elle, un peu plus gênée d’être vue dans cette tenue, avait les joues rosies par la situation. Elle prit une grande inspiration, et se lança enfin :
« Je voulais te remercier pour tout à l’heure. Tu es toujours là quand j’ai besoin de soutien, et je voulais te dire que j’apprécie énormément. »
S’approchant timidement, elle déposa un timide baiser sur sa joue avant de se retourner et de se diriger vers sa porte. Au moment où ses lèvres avait touché sa joue, le cœur de Rostam se mit à battre plus vite et plus fort.
Et alors qu’elle s’éloignait, il fit un pas en avant et la retint délicatement par la main.
Rosalyne, dont le cœur battait aussi la chamade, se retourna doucement et planta ses yeux bleus dans le regard émeraude du jeune homme. Leurs corps réduisirent la distance qui les séparait sans même qu’ils n’en aient conscience, et tels des aimants leurs visages se rapprochèrent.
Tandis que leurs souffles se mêlaient, Rostam passa délicatement sa main dans la chevelure de la jeune femme pour mieux l’embrasser. Contrairement au baiser précédent, celui-ci était le reflet de l’amour ardent qui depuis quelques semaines déjà attendait le moment propice pour se révéler au grand jour. Le temps sembla s’allonger, comme si ce moment était destiné à durer éternellement, et les palpitations de leurs deux cœurs se synchronisèrent lentement pour battre en harmonie. Après un long moment enlacés, ils finirent enfin par se détacher l’un de l’autre et, après un dernier regard, les deux amants retournèrent dans leurs chambres respectives. Alors qu’elle s’allongeait dans son lit, à la lueur du feu de bois qui réchauffait la pièce, Rosalyne sourit, puis s’enfonça dans le sommeil apaisé promis aux âmes heureuses.
Le lendemain matin, alors que les deux amoureux prenaient leur petit déjeuner, Alma se montra particulièrement bavarde, et ne cessait de leur poser des questions qui les faisaient s’empourprer. Il s’agissait en réalité d’une tactique de la logeuse pour déceler la véritable nature de leur relation.
Et Rosalyne remarqua qu’un sybillin sourire se dessinait sur les lèvres de son hôtesse, sans en comprendre toutefois la signification. Après ce premier repas, les deux jeunes gens se dirigèrent ensemble vers la bibliothèque, main dans la main à la vue du tout Mondstadt. Lors de leur traversée de la ville, ils entendirent au loin un cri de désespoir.
Et virent, en se tournant vers l’origine du bruit, un barde à l’air désespéré (il venait en effet de perdre son pari !).
La suite *clap clap clap* la suite !